Edito / point de vue : «Le durcissement des conditions d’octroi de crédits par les banques pénalise aujourd’hui de nombreux acquéreurs»
Devenir propriétaire est toujours une étape très importante aux yeux des Français
Fin février 2020, malgré une légère remontée amorcée, les taux de crédit immobilier restent très intéressants puisqu’ils sont encore sous la barre des 1% pour les meilleurs dossiers. La demande est, par ailleurs, très soutenue en ce début d’année, notamment de la part des primo-accédants. Devenir propriétaire est toujours aussi important aux yeux des Français, y compris des plus jeunes, comme le rappelle
notre récente étude réalisée avec OpinionWay.
Des conditions d’octroi des prêts qui se resserrent
Seule ombre au tableau, nous observons depuis quelques semaines les signes tangibles du durcissement des conditions d’octroi de crédits par les banques. Fin 2019, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) a, en effet, rappelé à l’ordre les établissements en estimant qu’un risque pèse sur les crédits immobiliers en France. Il leur préconise de veiller à ce que le taux d’endettement des ménages n’excède pas 33% et leur recommande de ne plus commercialiser des prêts d’une durée supérieure à 25 ans, sauf à de rares exceptions.
Les banques, qu’elles soient nationales ou régionales, appliquent aujourd’hui cette règle des 33% stricto sensu pour tous les dossiers d’acquéreurs, y compris ceux dont le « reste à vivre » est pourtant suffisant. Concrètement, des dossiers qui pouvaient être financés sans aucune difficulté il y a encore quelques mois sont aujourd’hui recalés. Ce choix sans concession entraîne ainsi un refus de financement pour de nombreux acheteurs, à commencer par les ménages les plus fragiles mais aussi pour ceux qui achètent dans des grandes villes où les prix sont les plus élevés, ou encore pour certains investisseurs souhaitant se constituer un patrimoine en vue de leur future retraite. Face à ce changement de paradigme, nous cherchons actuellement des solutions pour accompagner nos clients et leur permettre de faire aboutir leur projet.
Quid de l’assurance emprunteur ?
Notre autre point d’interrogation demeure l’assurance emprunteur qui reste encore majoritairement aux mains des banques. Les acheteurs ont pourtant la possibilité d’opter pour une assurance individuelle moins onéreuse, sous réserve qu’elle propose un niveau de garanties équivalent. Malgré les réformes successives (loi Hamon, amendement Bourquin…), certains établissements bancaires incitent encore les acquéreurs à souscrire leur assurance de groupe. Les sommes en jeu sont pourtant très importantes pour les emprunteurs puisqu’elles atteignent souvent plusieurs milliers d’euros.
Ludovic Huzieux
Co-fondateur